Jeudi 23 février 

Pas beaucoup de kilomètres prévus pour cette première journée  de vélo au Cap Vert sur cette île de Santiago, mais du dénivelé. Je pars finalement assez tôt vers 8h45 locales, allégé de quelques affaires que je laisse chez Carlos chez qui je reviendrai le 28 février. Pas de temps pour chauffer les muscles, si c'etait nécessaire. Ça grimpe direct et je dois  passer sur le rapport le plus court. Heureusement les pentes restent passable avec ce vélo, le goudron est bien lisse, un vrai plaisir. La circulation est bien moins dense qu'au Maroc ou au Sénégal, no stress. Très beau paysages de montagnes volcaniques même si ça manque de verdure en cette saison. Après une pause ravitaillement au village de Sao Domingos, je monte à pied le chemin pavé qui me mène à Cabral, le hameau de Jacira (Jà) mon hôte. La pente est raide, pire que le chemin de la Côte Couzon. Accueil génial de Jacira et de sa grand mère. Endroit unique. L'environnement est propice à la détente sur la terrasse ou à  la randonnée dans les montagnes. Il n'y a pas d'internet et de wifi, que du temps mis à profit. Le problème majeur ici est l'eau que l'on utilise avec parcimonie. Leur manière de la gérer et de l'utiliser préfigure certainement ce que nous devrons faire au plus vite. J'apprends que Santiago est "l'île des femmes", un film et un livre ont été réalisés sur la vie de Jacira et des femmes de l'île. Tout est histoire de départs des hommes pour aller chercher une vie meilleure ailleurs, de déchirements que l'on soigne entres femmes et en musique, le batuku. Le soir j'ai droit à une répétition, un spectacle rien que pour moi, de la troupe de Jacira. Le groupe se prépare pour une tournée au Brésil.  Jacira enceinte de 5 mois, a choisi de ne pas prendre de risque et de ne pas y aller. Je sens que c'est encore un crève coeur, mais elle fait le bon choix. 

Une video de Batuku